Renouveau ou overdose de dinos ? Notre avis sur « Jurassic World : Renaissance »

Renouveau ou overdose de dinos ? Notre avis sur « Jurassic World : Renaissance »
Extrait du film © Universal Pictures International France

Septième opus de l’inépuisable saga éponyme, Jurassic World : Renaissance sort en salles ce vendredi 4 juillet. À la manette, le Britannique Gareth Edwards respecte sa promesse de faire du film « une lettre d’amour à Steven Spielberg ».

Après tout, pourquoi se priver ? À peine remise de sa précédente mouture, pas franchement convaincante et pourtant triple milliardaire au box-office, voilà la franchise Jurassic de nouveau relancée avec un nouvel opus que son sous-titre entend présenter comme tout neuf : Jurassic World : Renaissance. Exit Chris Pratt, Bryce Dallas Howard et l’éternel trio original formé par Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum ; place à un casting de nouveaux entrants (Scarlett Johansson, Mahershala Ali, Jonathan Bailey et Rupert Friend), avec aux manettes un réalisateur de talent (Gareth Edwards), habitué à la fois des franchises (Rogue One, Godzilla…) et des projets originaux (Monsters, The Creator…). Et à la clé une toute nouvelle intrigue, donc.

Manipulation génétique

On écrit « nouvelle intrigue » mais il faudrait plutôt parler de « nouvelle variation » tant le projet présente, côté scénario, des airs de déjà-vu : dans le cadre d’une mission menée par un géant pharmaceutique, Zora Bennett embarque ici aux côtés d’un scientifique (Henry Loomis) et d’un mercenaire (Duncan Kincaid) sur une île isolée, quelque part au large de la Guyane française, où les dinosaures ressuscités dans les précédents volets coulent des jours tranquilles. L’objectif est de récupérer l’ADN des trois plus grands (et plus endurants) d’entre eux, les Mosasaurus, Titanosaurus et Quetzalcoatlus, afin que ledit géant pharmaceutique puisse développer, par la suite, des remèdes contre les maladies cardiaques humaines. Avant, bien sûr, que tout cela ne dégénère à cause de la nature-qui-reprend-ses-droits (on commence à connaître la chanson).

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Extrait du film © Universal Pictures International France

La mise en garde contre les dérives de la manipulation génétique n’est pas franchement nouvelle pour la saga, et on sent d’emblée que le film peine à se démarquer en la matière. Ainsi de la scène d’ouverture, qui se déroule dix-sept ans avant le début de l’intrigue, au cœur du tout premier laboratoire InGen du Jurassic Park version bêta de John Hammond : un paquet de gâteau négligemment abandonné par un anonyme en blouse blanche entraîne l’évasion d’une dangereuse espèce mutante – que l’on retrouvera, naturellement, au moment opportun du climax. Propriété privée des brevets contre velléités open source, ambiguïtés des scientifiques « vertueux » mais coincés par les intérêts capitalistes, communications « inter-espèces », rappel que ce n’est pas la Terre mais elle-même que l’espèce humaine détruit… Quelques banalités éparpillées ça et là achèvent de compléter, sans le renouveler, l’ensemble thématique du récit.

Pur divertissement

Récit dont l’intérêt est plutôt, disons-le, à chercher du côté du pur divertissement. Cinéaste inspiré et méticuleux, Gareth Edwards s’en tire de ce côté-ci avec les honneurs, respectant à la lettre sa promesse de faire du film « une lettre d’amour à Steven Spielberg », l’instigateur de la saga que tous ses successeurs tentent en vain d’égaler depuis des décennies. Avec l’Espagnol Juan Antonio Bayona (Fallen Kingdom) le Britannique Edwards est assurément celui qui s’approche le plus d’une mise en scène spielbergienne, que ce soit au niveau de la chorégraphie de l’action (les époustouflantes séquences en bateau, notamment) ou de l’émerveillement (la rencontre centrale avec les Titanosaurus, forcément). 

À son meilleur lorsqu’il se concentre sur cette quête de frissons, le blockbuster parvient même à nous faire accepter l’incrustation d’un quatuor familial débarqué par hasard au large de l’île, qu’on finit par tolérer au bout d’une ultime course-poursuite nocturne… Ouf, les dinos ont peut-être encore un futur au cinéma.

OSZAR »